Frère Irénée


FRERE IRENEE chronique de décembre 2012
les émissions de radio à la fin de l'article
Frère Irénée (du grec ancien qui signifie Paix)  est né le  3 avril 1959 à  Rio Pardo au Brésil.  Marcelo Rezende Guimaraes (c’est son nom dans la vie civile), entame des études d’architecture, qu’il abandonnera  assez vite pour rentrer à l’âge de 20 ans au séminaire. Dans ce cadre, il étudie la philosophie et la théologie. Ordonné à l’âge de 26 ans il devient prêtre diocésain de Santa Cruz do Sul. C’est en animant des vigiles (prières) pour la paix avec un groupe de jeunes dont il est l’aumônier, qu’il va se prendre de passion pour ce thème et rentrer très activement dans le combat pour la paix.  Après avoir organisé divers mouvements,  dont la lutte contre les mines anti-personnelles, il va ressentir le besoin d’asseoir son combat sur des bases théoriques et il reprendra le chemin de l’université publique cette fois. Auteur d’une thèse, intitulée « Education pour la paix dans la  crise de la métaphysique : sens, tensions et dilemmes  », il est le premier doctorant à aborder ce thème au Brésil. Devenu Docteur en éducation à l’Université Fédérale de Rio Grande do Sul. Il  a été le fondateur et premier coordinateur de l’ONG Educateur pour la Paix, qui formera de nombreux enseignants brésiliens, et du Groupe d’études de la Paix de l’université catholique de Rio Grande do Sul. Il devient conseiller éditorial du « Journal of Peace Education ». 

Il est l’auteur de plusieurs livres en portugais dont certains ont été traduits en espagnol et en anglais  (les traductions françaises sont en cours de réalisation) : « Citoyens d’aujourd’hui : les enfants et les jeunes dans la lutte pour la paix » (Cidadãos do presente : crianças e jovens na luta pela paz), « Education pour la paix » (Educação para paz), « Un nouveau monde est possible » (Um novo mundo é possivel), « Apprendre à éduquer pour la paix » (Aprender a educar para a paz). 
Bien que très investi dans la vie civile, il n’en délaisse pas moins son engagement spirituel et décide en 1990 de rejoindre un monastère bénédictin situé à Goias, s’exilant ainsi à plus de de 2000 km  de sa province natale. Ce monastère brésilien a été fondé par des moines bénédictins français de l’Abbaye de Tournay près de Lourdes, et c‘est ainsi qu’en 2009, il quitte le Brésil pour rejoindre l’abbaye fondatrice dans le sud ouest de la France. 

C’est à l’Abbaye de Tournay, donc il est le Prieur, que j’ai rencontré Irénée alors qu’il dispensait des cours de résolution non-violente de conflits. Immédiatement séduite par sa fine intelligence, sa grande culture et son humanité, je devins amie avec lui. C’est pour faire connaître sa vision et son combat pour la paix que j‘ai souhaité réaliser une série d’émissions, hélas trop courtes,  avec lui. Grand érudit, Irénée est incollable sur la Paix dont il a étudié tous les aspects : historiques, philosophiques, religieux, économiques, politiques, sociaux, interpersonnels, et paix intérieure. Outre ses qualités intellectuelles et sa gentillesse naturelle, il est une leçon de vie par lui-même. Affecté par une grave maladie dégénérative, la faiblesse extrême de son corps n’a d’égal que la force de sa foi et de sa générosité. Sa tendre gentillesse, sa gaité, sa sérénité et son courage inspire le respect et l’admiration. Loin d’être un poids pour ceux qui l’entourent, il  réconforte tous ceux qui ont la chance de le côtoyer.
Irénée écrit actuellement un livre en français sur la non-violence et la foi chrétienne qui se présente sous la forme originale d’un échange épistolaire avec un personnage onirique : Irène. Irène est désireuse d’apprendre, de comprendre et joue un peu le rôle de Candide dans ce livre. Sans être dépourvue d’esprit critique pour autant, elle pose à l’auteur les questions que nous sommes nombreux à nous poser. Irénée lui répond en développant un argumentaire extrêmement bien construit et original s’appuyant sur l’analyse de nombreux textes.
 

Pour en savoir plus sur Irénée :
Entendre Irénée : http://www.radiopresence.com/spip.php?rubrique20 émission Voix de vie, chroniques du mois de décembre 2012
Lire Irénée :
L'abbaye de Tournay : http://www.abbaye-tournay.com/

Pour écouter Irénée :




Le dernier message d'Irénée août 2014 :

LA PAIX ET LA REUNIFICATION DE LA PENINSULE COREENNE
A vous tous qui cherchez la paix :
Paix !
Je vous invite à accompagner avec notre prière le voyage du Pape François en République de Corée, du 13 au 18 août. Le Pape François continue son pèlerinage vers les régions en conflits pour témoigner l’Evangile de la Paix.
La division de la péninsule coréenne s’est faite, à la fin de la guerre de Corée, en 1953, avec la création de la République Populaire Démocratique de Corée, au nord, et de la République de Corée, au sud. Le 4 juillet 1972, les deux parties ont déclaré leur désir d'une réunification pacifique, sans ingérence étrangère. A la fin de la guerre froide, en 1991, les deux Corées ont fait leur entrée conjointe aux Nations-Unies, en signant des accords de réconciliation, de non-agression, d'échanges et de coopération.
L’enjeu de l’unification de cette région touche aussi la conscience chrétienne. Le Conseil Mondial des Eglises, organisme qui rassemble plus de 300 églises chrétiennes, a célébré, à Busan, République de Corée, en 2013, sa dixième assemblée générale, avec le thème « Dieu de la Vie,  conduis-nous vers la justice et la paix ! », et a approuvé une déclaration intitulée  « La paix et la réunification  de la péninsule coréenne ». Dans cet important document, on trouve des pistes d’action, comme, par exemple :  
- encourager le Conseil de sécurité des Nations Unies à prendre des initiatives en vue de l’édification de la paix et à lever les sanctions imposées à la Corée du Nord ;
- lancer une campagne universelle en vue d’un traité de paix qui remplacera l’Accord d’armistice de 1953, mettant ainsi fin à l’état de guerre ;
- appeler toutes les puissances étrangères de la région à mettre une fin à tous les exercices militaires et à réduire les dépenses militaires ;
- veiller à l’élimination des armes et des centrales nucléaires, en vue de l’établissement d’une zone dénucléarisée, en rejoignant les initiatives  en vue d’une interdiction mondiale  des armes nucléaires ;
- appeler les deux gouvernements à restaurer la communauté humaine fondée sur la justice et la dignité humaine, en mettant en place un processus durable  de libre échange de courrier et de visites entre les familles séparées ;
- collaborer avec les deux gouvernements pour proposer une coopération internationale en vue de maintenir une zone véritablement démilitarisée et la transformer en une zone de paix.
Pour que ces propos se concrétisent et pour que le voyage du Pape François produise les fruits attendus, prions le Seigneur :
Seigneur, notre Dieu, tu as envoyé  Jésus Christ, ton Fils et notre Seigneur, pour détruire les murs de séparation entre les peuples, en faisant un seul peuple, celui qui t’es agréable et qui pratique la justice et la paix. A l’occasion de la visite du Pape François à la République de Corée, nous te supplions pour la paix et la réconciliation dans cette péninsule : que les deux nations arrivent à une entente, que les familles séparées puissent se rencontrer et que les dépenses avec les armes soient remplacées par des actions de promotion de la dignité humaine. Amen.
Avec toute mon amitié,
Fr. Irénée Rezende Guimarães
Moine bénédictin de l'Abbaye Notre-Dame, Tournay, France
Tournay, le 22 juillet  2014.

Le dernier message d'Irénée juin 2014 :

LA PAIX POUR LE MOYEN ORIENT
A vous tous qui cherchez la paix :
Paix !
Le récent pèlerinage du Pape François en Terre Sainte, ainsi que la rencontre de prière célébrée au Vatican  le 8 juin, avec la présence du Président de l’Autorité Palestinienne  et de l’Etat d’Israël, tout cela a rallumé les espérances de paix pour cette région. Ainsi, je vous invite  à soutenir par notre prière ces initiatives.
Le Pape François n’a pas cessé d’appeler les Palestiniens et les Israéliens à mettre fin à ce conflit : « que redoublent donc les efforts et les initiatives destinés à créer les conditions d’une paix stable, basée sur la justice, sur la reconnaissance des droits de chacun et sur la sécurité réciproque» (Rencontre avec les autorité palestiniennes , le 25 mai 2014). Il a repris la proposition déjà énoncée par Benoît XVI : « qu’il soit universellement reconnu que l’État d’Israël a le droit d’exister et de jouir de la paix et de la sécurité dans des frontières internationalement reconnues. Qu’il soit également reconnu que le Peuple palestinien a le droit à une patrie souveraine, à vivre avec dignité et à voyager librement. Que la ‘‘solution de deux États’’ devienne réalité et ne demeure pas un rêve » (Cérémonie de bienvenue à l’aéroport  international Ben Gurion, le 25 mai 2014). En rappelant  l’étymologie hébraïque du mot Jérusalem - « Cité de la Paix » -, le Pape a proclamé son désir et de toute l’humanité : « Que Jérusalem soit vraiment la Ville de la paix ! Que resplendissent pleinement son identité et son caractère sacré, sa valeur religieuse et culturelle universelle, comme trésor pour toute l’humanité ! » (Visite de courtoisie au président de l'Etat d'Israël, le 26 mai 2014).
Dans la rencontre  au Vatican, après le voyage et en présence des autorités des deux peuples, le Pape a affirmé la nécessité de mettre toutes les énergies pour aboutir à la paix : « pour  faire la paix, il faut du courage, bien plus que pour faire la guerre. Il faut du courage pour dire oui à la rencontre et non à l’affrontement ; oui au dialogue et non à la violence ; oui à la négociation et non aux hostilités ; oui au respect des accords et non aux provocations ; oui à la sincérité et non à la duplicité. Pour tout cela, il faut du courage, une grande force d’âme » (Invocation pour la paix , le 8 juin 2014).
Avec les paroles du Pape François, prions le Seigneur :
Seigneur Dieu de paix, écoute notre supplication ! Nous avons essayé tant de fois et durant tant d’années de résoudre nos conflits avec nos forces et aussi avec nos armes ; tant de moments d’hostilité et d’obscurité ; tant de sang versé ; tant de vies brisées, tant d’espérances ensevelies… Mais nos efforts ont été vains. A présent, Seigneur, aide-nous Toi ! Donne-nous Toi la paix, enseigne-nous Toi la paix, guide-nous Toi vers la paix. (…) Seigneur, Dieu d’Abraham et des Prophètes, Dieu Amour qui nous a créés et nous appelle à vivre en frères, donne-nous la force d’être chaque jour des artisans de paix ; donne-nous la capacité de regarder avec bienveillance tous les frères que nous rencontrons sur notre chemin. Rends-nous disponibles à écouter le cri de nos concitoyens qui nous demandent de transformer nos armes en instruments de paix, nos peurs en confiance et nos tensions en pardon. Maintiens allumée en nous la flamme de l’espérance pour accomplir avec une patiente persévérance des choix de dialogue et de réconciliation. (…) Seigneur, désarme la langue et les mains, renouvelle les cœurs et les esprits, pour (…)  que le style de notre vie devienne : shalom, paix, salam ! Amen ! (Invocation pour la paix , le 8 juin 2014).
Avec toute mon amitié,
fr. Irénée Rezende Guimarães
moine bénédictin de l'Abbaye Notre-Dame, Tournay, France
Tournay, le 18 avril 2014.

Le dernier message d'Irénée mai 2014 :

LA PAIX POUR LA REPUBLIQUE CENTRE-AFRICAINE
A vous tous qui cherchez la paix :
Paix !
Je vous invite, ce mois, à prier pour la paix en Centrafrique. Depuis 2003, ce pays vit un conflit entre deux factions : celle qui soutient l’ex-président François Bozizé, connue sous le nom de anti-balaka, et celle  qui appuie l’ancien président, Michel Djotodia, appelé la Seleka. Ce conflit politique et militaire devient pourtant un conflit intercommunautaire, suite à de nombreuses exactions contre les civils, musulmans ou chrétiens, lesquels fuient les villages pour trouver un refuge dans la brousse. Il atteint  aussi une dimension internationale, de forme que le Conseil de Sécurité des Nations Unies, le 5 décembre 2013, par la résolution 2127, autorise le « déploiement de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (MISCA) pour une période de 12 mois », avec l’objectif de mettre fin à la « faillite totale de l'ordre public, l'absence de l'état de droit et les tensions interconfessionnelles ».
Les évêques de la République Centrafricaine insistent sur le fait que la résolution de la crise ne se fera pas sans la participation de leurs concitoyens et les invitent à assumer leur part de responsabilité dans cette crise qui a plongé ce pays dans le chaos et les a opposés les uns aux autres. Pour eux, « les jeux politiques et la sauvegarde des intérêts égoïstes et particuliers ont vidé notre société des valeurs humanistes et du respect de la personne, créée à l’image et à la ressemblance de Dieu. (…) Tuer devient un acte banal et anodin ». Plus qu’une lutte politique, les évêques centrafricains affirment que « la véritable bataille est celle du développement, de la relance économique et de la lutte contre la pauvreté, la misère et l’impunité ». Concrètement les évêques proposent plusieurs chemins, comme : la refondation de l’appareil sécuritaire par le rétablissement urgent d’une armée républicaine, formée et équipée en vue d’assurer la sécurisation du territoire national et la sécurité de tous les Centrafricaines et Centrafricains ; la réduction de la période de transition et l’organisation rapide des élections ; la mise en place d’une commission d’enquête internationale indépendante afin de faire la lumière sur les violations des droits humains en Centrafrique ; le déploiement rapide des casques bleus vu la complexité de l’opération sur le terrain ; un désarmement sans complaisance des ex-seleka, des anti-balaka et de toute personne détentrice d’armes ; la mise en place du processus de démobilisation, désarmement et rapatriement des mercenaires tchado-soudanais et de réinsertion des combattants centrafricains ; la promotion du dialogue entre les fidèles des différentes religions qui cohabitent en Centrafrique ; la réparation et l’indemnisation des victimes de la rébellion ; la lutte contre le système d’exclusion sociale fondée sur l’appartenance ethnique, religieuse et régionale ; l’assainissement des relations avec les pays voisins, en particulier le Tchad (http://justice-paix.cef.fr/IMG/pdf/Reconstruisons_ensemble_notre_pays_dans_la_paix.pdf).  
Pour que la paix revienne dans ce pays, prions le Seigneur :
Ô Dieu de Paix, ton Fils Jésus-Christ, par sa mort et par sa Résurrection, a détruit le mur de la haine entre tous les peuples. Nous te prions pour nos sœurs et nos frères de la Centrafrique : qu’ils puissent mettre en œuvre le désarmement des mains, du cœur et de l’esprit ; qu’ils puissent récupérer la confiance, la tolérance et le pardon ; qu’ils puissent, enfin, renouveler leur espérance en Toi et en l’homme. Qu’ils vivent ainsi la culture de la vérité, de la justice et de la paix que Jésus nous a apportée. Amen.
Avec toute mon amitié,
fr. Irénée Rezende Guimarães
moine bénédictin de l'Abbaye Notre-Dame, Tournay, France
Tournay, le 18 avril 2014.

Le dernier message d'Irénée avril 2014 : 

A vous tous qui cherchez la paix :
Paix !
Le  Pape François a convoqué pour le mois d’octobre de cette année une Assemblée Générale Extraordinaire du Synode des Evêques, pour discuter sur le thème « Les défis pastoraux de la famille dans le contexte de l’évangélisation ».  Le 2 février, il a écrit une lettre à toutes les familles en les invitant à participer activement à la préparation de cet évènement, par des suggestions et surtout par la prière.
 C’est pour nous une opportunité pour réfléchir et prier sur la contribution des familles pour la paix sur la terre. Le Pape Jean-Paul II a consacré le message de la Journée Mondiale de la Paix de 1994 sur ce thème : «  De la famille naît la paix de la famille humaine ». D’emblée, Jean-Paul II réfléchit sur la famille comme communauté de  vie et d’amour : « Les vertus familiales, fondées sur le profond respect de la vie et de la dignité de l'être humain,  et se traduisant par la compréhension, la patience, les encouragements et le pardon mutuels, donnent à la communauté de la famille la possibilité de vivre l'expérience première et essentielle de la paix » (n° 2). Pourtant, il constate que souvent la famille est une victime de l’absence de paix et que « contrairement à sa vocation première de paix, la famille se révèle malheureusement, dans bien des cas, être un lieu de tensions et de violences, ou bien la victime désarmée des nombreuses formes de violence qui caractérisent la société actuelle » (n° 3-4). Notre propre expérience nous montre combien de foyers sont déchirés par des querelles et des conflits, soit entre parents et enfants, soit entre frères, la plupart pour des motifs mesquins. Malgré toutes ces limites, on peut considérer la famille comme un protagoniste de la paix : « Pour que les conditions de la paix soient durables, il est nécessaire qu'existent des institutions qui expriment et qui affermissent les valeurs de la paix. L'institution qui correspond de la manière la plus immédiate à la nature de l'être humain est la famille. Elle seule peut assurer la continuité et l'avenir de la société. La famille est donc appelée à devenir protagoniste actif de la paix, grâce aux valeurs qu'elle exprime et qu'elle transmet à l'intérieur du foyer et grâce à la participation de chacun de ses membres à la vie de la société » (n° 5). Pour aboutir à cette mission, il faut surtout vaincre le défi de la pauvreté : «  L'indigence est toujours une menace pour la stabilité sociale, pour le développement économique et donc, finalement, pour la paix. La paix restera en péril tant que les personnes et les familles se verront contraintes à lutter pour leur survie » (n° 5). Finalement, Jean-Paul II comprend la mission de la famille comme un service de pour la paix.  Ainsi il recommande  et suggère à  chaque famille : « Recherche cette paix, prie pour cette paix, travaille pour cette paix ! » (n° 6).  Les parents  sont appelés à être éducateurs de la paix ; les enfants à se préparer pour l’avenir, en aspirant au bien et en gardant des  pensées de paix ; les grands parents à communiquer leur expérience et leur témoignage pour relier le passé et l'avenir en un présent de paix. Pour ceux qui n’ont pas de famille, l’Eglise est chargée d’accomplir cette responsabilité en étant la grande maison des enfants de Dieu (n° 6).
Pour que les familles du monde entier puissent vivre cette vocation d’artisans de la paix, prions le Seigneur :
Ô Dieu, Père de toute l’humanité, tu souhaites que tous les hommes et toutes les femmes puissent vivre comme des frères et des sœurs sur la terre. Bénis chaque famille humaine et donne leur la grâce de vivre en paix et d’être source de paix pour le monde.  Amen.
Avec toute mon amitié,
fr. Irénée Rezende Guimarães
moine bénédictin de l'Abbaye Notre-Dame, Tournay, France
Tournay, le 30 mars 2014.

Le dernier message d'Irénée mars 2014 : 

La paix et la participation des femmes

A vous tous qui cherchez la paix :
Paix !
L’ONU a proclamé le 8 mars comme la « Journée Internationale de la Femme », pour susciter une prise d’attitude à l’égard du rôle des femmes dans la société d’aujourd’hui. A cette occasion, je vous invite à réfléchir et à prier sur la contribution des femmes pour la paix sur le monde. Si elles sont maintes fois victimes de la guerre et des conflits, elles sont aussi des bâtisseuses importantes de la réconciliation.
 Si plusieurs processus et dialogues pour la paix n’aboutissent pas, c’est parce qu’on ne donne pas un espace suffisant aux femmes. Le médecin palestinien, Izzeldin Abuelaish, qui a perdu trois filles dans un bombardement à Gaza et qui a fondé « Filles pour la vie », affirme : « Nous devons accepter l’idée que les femmes puissent largement contribuer aux changements qui sont à faire. (…) Quand les valeurs féminines seront mieux prises en compte à tous les niveaux de la société, les valeurs de cette dernière changeront et la vie sera plus facile ».
Pour assurer cette participation des femmes dans les négociations de paix, le Conseil de Sécurité de l’ONU, dans sa 4213ème séance, le 31 octobre 2000, a approuvé la Résolution 1325. Ce document propose que l’ONU et ses Etats-Membres puissent mettre en œuvre des initiatives pour donner aux femmes une place importante dans la prévention des conflits, les négociations de paix ainsi que la reconstruction des sociétés déchirées par la guerre. Trois mots peuvent résumer cette résolution : prévention, protection et participation.
La Résolution insiste pour que les nations fassent des efforts afin que les femmes soient mieux représentées à tous les niveaux des prises de décisions – national, régional ou international – pour la prévention, la gestion et le règlement des différends. Qu’elles soient plus présentes en qualité d’observateur militaire, de membre de la police civile, de spécialiste des droits de l’homme et de membres d’opérations humanitaires. Le document propose également une démarche soucieuse d’équité entre les sexes à l’occasion de la négociation et de la mise en œuvre d’accords de paix. Il exige aussi que toutes les parties d’un conflit armé respectent pleinement les normes du droit international à l’égard des femmes et des petites filles, en les protégeant contre les actes de violence, en particulier le viol et d’autres formes de sévices sexuelles. Ce document propose l’introduction de la perspective du genre dans le processus de paix : il faut repenser la relation homme et femme dans une perspective de partenariat pour la paix, ce qui exige une nouvelle compréhension de l’identité masculine, moins guerrière et plus réconciliatrice.
Afin que ces résolutions soient mises en pratique par tous les pays du monde, prions le Seigneur :
Ô Dieu de paix, tu as créé l’homme et la femme à ton image et à ta ressemblance, pour qu’ils soient un. Bénis toutes les initiatives de collaboration entre hommes et femmes pour la paix du monde. Inspire toutes les femmes qui se consacrent à la réconciliation et à la résolution des conflits. Eclaire tous les chefs des nations pour qu’ils puissent donner aux femmes plus de place dans les négociations et les processus de paix. Et toute la terre réconciliée, comme une grande famille, bénira ton nom à jamais. Amen.
Avec toute mon amitié,
fr. Irénée Rezende Guimarães
moine bénédictin de l'Abbaye Notre-Dame, Tournay, France

Le dernier message d'Irénée novembre 2013 :

A vous tous qui cherchez la paix,
PAIX !
La situation du peuple syrien nous invite tous à intensifier notre prière pour la paix et pour la fin de cette guerre qui dure déjà deux ans et qui a fait plus de  cent mille morts et deux millions de réfugiés.
La journée de prière pour la paix en Syrie et au Moyen-Orient, le 7 septembre, convoquée par le pape François,  souligne bien la contribution des chrétiens dans la recherche d’une solution négociée pour le conflit. Dans son message de l’Angélus du 1er septembre, il nous rappelait: « Ce n’est jamais l’usage de la violence qui conduit à la paix. La guerre appelle la guerre, la violence appelle la violence! ». A cette occasion, le pape faisait deux appels. Le premier, adressé à toutes les parties en conflit, c’est « d’écouter la voix de leur conscience, de ne pas s’enfermer dans leurs propres intérêts, mais de regarder l’autre comme un frère et d’entreprendre courageusement et résolument le chemin de la rencontre et de la négociation, en dépassant les oppositions aveugles». Le second appel était dirigé à la communauté internationale, en lui demandant de « fournir tout effort pour promouvoir, sans délai ultérieur, des initiatives claires fondées sur le dialogue et la négociation pour la paix dans cette Nation, pour le bien de tout le peuple syrien. Qu’aucun effort ne soit épargné pour garantir une assistance humanitaire à ceux qui sont touchés par ce terrible conflit, particulièrement aux réfugiés dans ce Pays et aux nombreux réfugiés dans les pays voisins. Que soit garantie aux agents humanitaires engagés à alléger les souffrances de la population, la possibilité de prêter l’aide nécessaire ».
Si on a réussi, jusqu'à maintenant, à éviter une solution militaire, la perspective d’une solution négociée reste encore faible. Au niveau interne, les divers groupes d’opposition se disputent entre eux et n’arrivent pas à un consensus. Au niveau international, le Conseil de Sécurité de l’ONU a approuvé, le 11 octobre, une mission avec l'Organisation pour l'Interdiction des Armes Chimiques, l'OIAC, lauréate du Prix Nobel de la Paix 2013, pour superviser la destruction des stocks de la Syrie et de ses installations de production.  Pourtant, il reste encore plusieurs défis afin d’assurer la paix dans ce paix. Tout d’abord, garantir aux acteurs humanitaires l’accès aux populations sinistrées. Ensuite, la convocation d’une conférence internationale chargée de trouver une solution à ce conflit, en demandant un cessez-le-feu immédiat, le respect des droits de l’homme et du droit international, un embargo total sur les armes et le contrôle des ventes d’armes effectuées, et l’engagement d’un processus de négociation permettant d’aboutir à une transition démocratique.
Pour que la paix puisse régner à nouveau dans ce pays, qui a tellement contribué pour la civilisation, prions ainsi :
O' Père éternel,  les terres de la  Syrie ont été témoin de ton salut : c’est là, au  chemin de Damas,  tu as révélé à Paul le Christ Ressuscité ; c’est là aussi  les disciples de ton Fils ont été appelés, par la première fois, de chrétiens ; de ce pays, les premières générations chrétiennes ont essaimé, au nom de l’Evangile ! Nous te le demandons : Tourne ton regard amoureux vers ce peuple! Que les parties aujourd'hui encore  en guerre puissent dialoguer vraiment ! Que la communauté internationale soit le garant d’une solution négociée ! Que les réfugiés puissent revenir dans leurs maisons. Que se fasse la justice et  se promeuve la réconciliation pour que ce pays puisse se reconstruire et marcher dans les voies de la paix !  Nous te le  demandons par Celui qui est notre Paix, Jésus Christ, ton Fils et notre Seigneur. Amen ! 
Avec amitié,
Frère Irénée Rezende Guimarães
Moine bénédictin de l'Abbaye Notre-Dame, Tournay, France
Tournay, le 15 octobre 2013.

Le dernier message d'Irénée septembre 2013 :

A vous tous qui cherchez la paix,
PAIX !
L'Assemblée des Nations Unies a institué en 1982, la « Journée Internationale de la Paix », fixée en 2002 à la date du 21 septembre. Avec cette initiative, l'ONU offre au monde une opportunité de s'arrêter et de réfléchir pour chercher des solutions pour casser le cercle infernal de la violence et de la guerre. Les combattants du monde entier sont invités à faire une trêve et à déposer leurs armes, en ce jour au moins.
 Le thème choisi pour 2013 est « Education pour la paix », avec l'objectif de réfléchir sur le rôle de cette éducation dans la formation des citoyens du monde. Selon, Ban Ki-moon, secrétaire général de l'ONU, « il ne suffit pas d'apprendre aux enfants à lire, à écrire et compter; il faut aussi leur apprendre le respect des autres et du monde dans lequel nous vivons, favorisant ainsi l'avènement de sociétés plus justes, plus ouvertes et plus harmonieuses ». Dans sa lettre du 13 juin dernier, présentant la proposition du Jour International de la Paix 2013, Ban Ki-moon explique que ce type d'éducation est au cœur de son initiative « Education pour la paix », qu'il recommande aux Etats de placer en tête de leurs priorités. Il convoque tous – gouvernements, parties en conflit, institutions religieuses, dirigeants locaux, médias, universités ou groupes de la société civile – à adhérer et à soutenir sa proposition. Et il a ajouté: « nous devons mettre en place des programmes d'éducation à la paix, protéger étudiants et professeurs qui vivent des situations de conflit, reconstruire les écoles détruites par la guerre et donner aux filles et aux garçons une éducation de qualité qui leur apprendra à résoudre et prévenir des conflits ». Ki-moon conclut son message en invitant les gouvernements et citoyens à ne pas épargner les efforts, « pour apprendre ensemble comment promouvoir une culture de paix universelle ».
 L'éducation pour la paix est un grand défi pour tous. En premier lieu pour la société qui nous apprend la violence sous la forme la plus raffinée: par les chants que nous chantons, par les blagues que nous répétons, par la manière que nous punissons les enfants, par les jeux auxquels nous participons ou auxquels nous assistons, par les médias, par les noms de rue, par les sommes d'argent investies en armements, par toutes les façons utilisées pour glorifier la violence. En second lieu, l'éducation pour la paix est un défi pour l'école en soi qui, même si elle n'est plus la tribune de la violence ou de sa rationalisation, n'est pas encore agent de paix! Il faut penser une école qui nous apprenne, outre la formule de Bhaskara et de la table périodique, à traiter les conflits sans violence, à canaliser notre agressivité par des actions constructives, à démolir préjugés et stéréotypes ; enfin une école qui favorise des vécus de paix à toute la communauté éducative et qui place la non-violence comme axe de ses actions pédagogiques. Finalement, l’éducation pour la paix est un défi pour chaque habitant de la planète : les grandes violences sont légitimées par nos petites violences du quotidien! De la même manière, les grands gestes de paix sont ancrés dans nos actions domestiques que nous faisons pour la paix !
 Pour que la célébration du Jour International de la Paix de 2013 soit un événement moteur pour les pays et les citoyens, prions ainsi :
 O Dieu, éducateur de la paix, qui guide tes fils et tes filles, conduis-les des voies de la violence aux sentiers de la paix. Donne-nous la grâce de bien célébrer le Jour International de la Paix de cette année. Que ceux qui combattent, déposent les armes durant un jour au moins. Et que ceux qui ne prennent pas les armes, déposent la violence de leurs cœurs et unissent les efforts, pour que l'éducation pour la paix soit donnée aux enfants et aux jeunes. Et que tous les jours soient des jours de paix pour tous les habitants de la terre ! Nous te le demandons par Celui qui est notre paix (Ep 2,14), le Christ, ton Fils et notre Seigneur !
 Avec toute mon amitié,
Frère Irénée Rezende Guimarães
Moine bénédictin de l'Abbaye Notre Dame, Tournay, France

juillet  2013 :

A vous tous qui cherchez la paix,
PAIX !
Du 23 au 28 de ce mois de juillet, dans la ville de Rio de Janeiro du Brésil, auront lieu les 28° Journée Mondiale de la Jeunesse). Des Jeunes de tous les coins de la planète rencontreront le Pape François et réfléchiront sur le thème « Allez, de toutes les nations, faites des disciples » (Mt 28,19). A l'occasion de cet événement important, je viens vous inviter à prier pour que les Jeunes qui vont participer à cette rencontre et les Jeunes du monde entier, soient agents d'une culture de paix.
 Le Bienheureux Pape Jean Paul II a affirmé, à l'occasion de la 18° Journée Mondiale de la Paix, le 1° janvier 1985, que « la Paix et les Jeunes vont de pair ». S'adressant à la jeunesse, il disait : « Le défi de la paix est grand, mais la récompense est plus grande encore; parce que votre effort en faveur de la paix vous aidera à découvrir ce qui est le meilleur pour vous-mêmes, et en le recherchant, ce qui est le meilleur pour les autres. Vous grandirez et la paix grandira avec vous » (n° 12).
Pourtant, afin que ceci se concrétise totalement, il faut que les jeunes générations soient éduquées pour la paix ! L'engagement de la jeunesse pour la cause de la paix n'est pas spontané, mais se fera par l'effort de les éduquer pour la paix de la part des générations qui les précèdent. Le même Jean Paul II, dans son premier message pour la Journée mondiale de la Paix, le 1°janvier 1979, choisira comme thème « Pour atteindre la Paix, Eduquer à la Paix ». En ce message, il avait insisté sur trois devoirs fondamentaux. Premièrement : remplir les regards de la jeunesse avec des visions de paix, divulguant de multiples exemples de paix et démontrant de l'estime pour les grandes actions pacifiques de nos jours. Deuxièmement : parler un langage de paix, veillant au langage pour agir sur le cœur et pour désarmer les pièges de ce même langage. Troisièmement : réaliser des gestes de paix parce que c'est en mettant en pratique la paix que se fait la paix. Ces trois points seront les principes d'orientation de toutes les institutions engagées dans la formation de la jeunesse, comme les écoles, les universités, les familles, les églises, les moyens de communication, les associations, les syndicats etc. Si ces institutions n'assument pas consciemment leurs responsabilités d'éducateurs de paix de la jeunesse, qui le fera? Et si la jeunesse ne porte pas la flamme de la paix, qui la portera ?
En cette intention, faisons la prière officielle de ces Journées Mondiales de la Jeunesse :
Père, tu as envoyé ton Fils éternel pour sauver le monde et tu as choisi des hommes et des femmes pour que, par lui, avec lui et en lui, ils proclament la Bonne Nouvelle à toutes les nations. Accorde, par la puissance de ton Esprit Saint, les grâces nécessaires pour que brille sur le visage de tous les jeunes le bonheur d’être les évangélisateurs dont l’Église a besoin en ce troisième millénaire. 
Christ, Rédempteur de l’humanité, c’est avec les bras grands ouverts que tu accueilles, du haut du mont Corcovado, tous les peuples. Par ton offrande pascale, tu nous conduis, avec l’aide de l’Esprit Saint, à la rencontre filiale avec le Père. Les jeunes, qui se nourrissent de l’eucharistie, t’écoutent à travers la Bible et Te rencontrent dans les autres. Ils ont besoin de ton infinie miséricorde pour partir sur les chemins du monde comme disciples-missionnaires de la nouvelle évangélisation. 
Saint-Esprit, amour du Père et du Fils, envoie sur tous les jeunes ta lumière, splendeur de vérité et feu de ton amour. Qu’animés par les Journées Mondiales de la Jeunesse, ils puissent répandre aux quatre coins du monde la foi, l’espérance et la charité, témoins d’une culture de vie et de paix, ainsi qu’acteurs d’un monde nouveau. Amen !
Avec amitié,
 Frère Irénée Rezende Guimarães
Moine bénédictin de l'Abbaye Notre-Dame, Tournay, France

Message d'Irénée juin  2013 :

A vous tous qui cherchez la paix,
PAIX !
           En  ce 3 juin 2013, s'ouvre pour signature et  ratification, le Traité sur le Commerce des Armes, dans l’objectif d’adopter des normes pour réguler et instaurer une plus grande transparence dans les transferts internationaux d’armements. Ce faisant, il vise aussi prévenir et éliminer le commerce illicite d’armes classiques et empêcher le détournement de ces armes.

Fruit de la mobilisation des organisations non-gouvernementales et de plusieurs États, spécialement le Royaume-Uni et la France, le processus de discussion a duré sept ans. Après une intense négociation, le traité a été adopté par l’Assemblée Générale des Nations Unies le 2 avril 2013. La résolution ouvrant le traité à la signature a été adoptée par 154 voix pour, trois contre (Corée du Nord, Iran et Syrie) et 23 abstentions, dont la Chine, l’Égypte, l’Inde, l’Indonésie et la Russie. Il entrera en vigueur 90 jours après la 50ème ratification.

Le commerce des armes représente environ 80 milliards de dollars par an, avec une augmentation globale de 17 % pour transferts internationaux d’armes conventionnelles sur la dernière décennie. Six pays (Chine, États-Unis, France, Israël, Royaume-Uni et Russie) représentent 90 % des exportations mondiales d’armes neuves. L'absence de règlements ou des contrôles sur ce commerce est à la racine des plusieurs situations de violence armée, tant de crime que de conflit, souvent dans les conditions de pauvreté et d'inégalité extrême.
Le traité porte sur tous les transferts internationaux (importation, exportation, transit) et le courtage des armes classiques. Sous ce titre se classent les armes légères et de petit calibre, comme un pistolet ou un rifle, les  avions  et navires de guerre en passant par les chars et véhicules blindés de combat, les missiles et lanceurs de missiles, les hélicoptères de combat et les systèmes d’artillerie de gros calibre. Le traité institue aussi un régime de contrôle national pour réglementer l’exportation des munitions qui seront tirées, lancées ou délivrées au moyen des armes classiques, aussi bien des pièces et des composants de ces armes.
Le principe du traité est que chaque pays doit évaluer, avant toute transaction, le risque que les armes, munitions ou composants transférés dans d’autres pays ne soient pas utilisés pour commettre ou faciliter de graves violations des droits de l'homme et du droit international humanitaire – comme un génocide, par exemple –, ni tombent aux mains de terroristes ou de criminels. Dans tous ces cas, le pays exportateur sera tenu de ne pas autoriser la transaction.
En ce mois de juin, soutenons par notre prière ce nouveau traité : qu’il soit bien accueilli par toute la communauté internationale, qu’il soit respecté et qu’il devienne signe d’un temps de paix pour le monde. Prions ainsi :
 O Dieu de Paix, source de toute bonne œuvre, Toi qui régis le destin des nations et gouvernes le monde avec ton amour, nous posons sous ton regard ce nouveau traité international, qui régule le  commerce des armes. Qu’il aide l’humanité à freiner la violence et la guerre et à réduire la  souffrance humaine. Qu’il  contribue à la paix et à la stabilité internationale, qu’il suscite la coopération, la transparence et l’action responsable entre les nations. Et ainsi, délivrés de toute peur et haine, nous puissions bâtir la confiance réciproque entre les peuples, en nous laissant conduire par ton Esprit, signe et force de paix ! Amen !
 Avec toute mon amitié,
 Frère Irénée Rezende Guimarães
 moine bénédictin de l'Abbaye Notre Dame, Tournay

 Message d'Irénée 9 mai  2013 :

 A vous tous qui cherchez la paix,
 PAIX !
 En ce mois de mai, je propose comme thème de notre prière pour la paix, une situation terrible et douloureuse, source de beaucoup de souffrance: celle des femmes qui subissent la violence sexuelle dans les situations de conflits. Si, même en temps de paix, des femmes sont soumises à tout type de violence (les statistiques parlent de sept femmes sur dix), cette situation est plus grave encore en temps de guerre.
 Des femmes de tout âge souffrent systématiquement ce type de violence par les mains des forces armées et rebelles. Dans la majorité des cas, la violence sexuelle fait partie d'une stratégie délibérée pour humilier les adversaires et semer la panique dans la population civile. D'autres fois, ce sont les personnes mêmes chargées de la protection qui sont responsables pour cette atrocité.
 La violence sexuelle, comme tactique de guerre, est une pratique qui remonte les siècles et qui est constatée là où s'installe un conflit. On dénombre entre 20 000 et 50 000 femmes violées durant le conflit en Bosnie, au début des années 90 ; déjà durant le génocide au Rwanda en 1994, on estime entre 250 mille et 500 mille femmes. En République Démocratique du Congo, depuis que le conflit armé y a commencé, en 1998, plus de 200 mille femmes ont subi violence sexuelle: à peu près 1 100 chaque mois, 36 cas par jour ! La violence sexuelle fut aussi une des caractéristiques de la guerre civile au Libéria, entre 1989 et 2003, violence largement pratiquée de même dans le conflit armé dans la région du Darfour au Soudan.
 Cette situation s'aggrave plus encore par le mur de silence érigé: rarement les victimes sont écoutées, rarement les auteurs de ces crimes horribles sont jugés. Gouvernement et groupes militaires ignorent et tolèrent ces pratiques, les considérant comme normaux.
 Dans ce contexte, notre prière sera un cri prophétique, dénonçant jusqu'aux cieux cette injustice du monde des hommes : il n'y aura de paix sur terre que quand les femmes seront pleinement respectées en leur dignité et ne seront plus considérées comme solde ou butin de guerre.
 Prions ainsi :
 O Dieu de tendresse, Toi qui connais la souffrance de ton peuple et qui écoutes ses clameurs, accueille nos prières pour les femmes qui souffrent violence sexuelle en tant de guerres de ce monde. Que leurs voix se fassent entendre, qu’elles reçoivent tout l'appui nécessaire pour se remettre de ce traumatisme. Que ces crimes soient jugés et que les autorités prêtent l'attention nécessaire pour éradiquer cette pratique. Ainsi, hommes et femmes vivront dans l'égalité et la paix en cette terre que Tu créas pour tous! Amen !
 Avec amitié, dans la joie de l'Esprit Saint : qu'il se répande généreusement sur nous !

 Frère Irénée Rezende Guimarães

Message d'Irénée 9 avril  2013 :

A vous tous qui cherchez la paix,
                      PAIX !
Le 11 de ce mois d'avril, nous célébrons le cinquantième anniversaire de la publication de l'un des documents qui a le plus contribué à la paix mondiale en notre temps. Il s'agit de l'encyclique « Pacem in Terris » (Paix sur la Terre), du Pape Jean XXIII, qui mourra moins de 2 mois après, le 3 juin 1963. Adressée non seulement à l'Eglise, mais aussi «à tous les hommes  de bonne volonté» — fait inédit jusque-là, pour un document papal — l'encyclique  voudrait réfléchir «sur la paix entre toutes les nations, paix fondée sur la vérité, la justice, la charité, la liberté» Dans le premier paragraphe, son propos est clair: « La paix sur la terre, objet du profond désir de l'humanité de tous les temps, ne peut se fonder ni s'affermir que dans le respect absolu de l'ordre établi par Dieu » (§1). Dans le développement, il montrera que cet ordre aimé par Dieu (§ 1-7) doit se manifester par le respect des droits et devoirs humains (§ 8-45), par une relation démocratique entre les citoyens d'une même nation (§ 46-79), par des relations de coopération et de dialogue entre les nations (§ 80-128) et par la participation de tous en vue d'une cohabitation unitaire à portée mondiale (§ 129-144).
Dans le contexte de l'époque, apogée de la guerre froide et de la menace d'une guerre atomique entre les Etats-Unis et l'Union Soviétique, « Pacem in Terris » a été d'une importante contribution pour la paix, aidant au dépassement de l'impasse créée. Le Pape a appelé l'humanité à sa conscience, affirmant « que les éventuels conflits entre les peuples ne doivent pas être réglés par le recours aux armes, mais par la négociation» (§126). Jean XXIII a proclamé clairement que « il devient  humainement impossible de penser que la guerre soit, en notre ère atomique, le moyen adéquat pour obtenir justice d'une violation de droits » (§ 127). Et il n'a pas hésité  de dénoncer les périls de la course aux armements et de la doctrine de la dissuasion nucléaire: « Et ainsi les populations vivent dans une appréhension continuelle et comme sous la menace d'un épouvantable ouragan, capable de se déchaîner à tout instant. Et non sans raison, puisque l'armement est toujours prêt. Qu'il y ait des hommes au monde pour prendre la responsabilité des massacres et des ruines sans nombre d'une guerre, cela peut paraître incroyable; pourtant, on est contraint de l'avouer, une surprise, un accident suffiraient à provoquer la conflagration » (§ 111).
« Pacem in Terris » doit aussi être comprise  comme le testament spirituel à l’Eglise, de ce Pape admirable, contribuant à mettre la paix au centre  de la conscience chrétienne, comme responsabilité de chaque baptisé et de l'Eglise en son ensemble (§ 145-171). Prions particulièrement à cette intention, afin que la paix ne soit pas seulement au centre des préoccupations  des papes et des documents de l'Eglise, mais de chaque chrétien et de tout homme de bonne volonté. Et nous le ferons avec les paroles mêmes de Jean XXIII :
Seigneur Jésus Christ Ressuscité, tu a dit à tes disciples : « Je vous laisse la Paix, je vous donne ma Paix; je ne vous la donne pas comme le monde la donne » (Jn 14,27). Bannis des âmes ce qui peut mettre la paix en danger, transforme tous les hommes en témoins de vérité, de justice et d'amour fraternel. Eclaire de ta lumière ceux qui président aux destinées des peuples, afin que, tout en se préoccupant du légitime bien-être de leurs compatriotes, ils assurent le maintien de l'inestimable bienfait de la paix. Enflamme, ô Christ, le cœur de tous les hommes et leur fais renverser les barrières qui divisent, resserrer les liens de l'amour mutuel, user de compréhension à l'égard d'autrui et pardonner à  ceux qui leur ont fait du tort.  Et qu'ainsi, grâce à Toi, tous les peuples de la terre forment entre eux une véritable communion fraternelle, et que parmi eux ne cesse de fleurir et de régner la paix tant désirée (Cf. §170-171). Amen.
Avec mon amitié, en la Joie pascale,
fr. Irénée Rezende Guimarães
moine bénédictin de l'Abbaye Notre-Dame, Tournay


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